BERNAY - Présentation de la Ville - Rues, Maisons et Commerces en Colombage - Normandie
La commune de Bernay se situe dans l'ouest du département de l'Eure, à une cinquantaine de kilomètres de la préfecture Évreux.
La ville se trouve à la limite du pays d'Ouche et du Lieuvin.
Sur son territoire coulent la Charentonne, un affluent de la Risle, et le Cosnier.
Bernay est attesté dès le Xe siècle sous la forme Brenaico dans une copie du XVIIIe siècle (Fauroux 11), puis Bernaicus en 1025, enfin Bernai dès 1032 - 1035, 10471.
D'un archétype gallo-roman *BRINNACU2, d'après d'autres toponymes analogues comme Brenay, autre lieu du département de l'Eure mentionné sous la forme Brinnacum au Ve siècle ; Bernay, ancienne paroisse de l'Orne, Brinnaicum IXe siècle ; Berny, commune de l'Oise sous la forme Brinnacum au VIIe siècle3, etc.
Il remonte peut-être tous à une forme celtique hypothétique *Brinnāko(n). En tout cas, les spécialistes identifient clairement le suffixe d'origine gauloise *-āko(n) devenu *ACU (-acum) à l'époque gallo-romaine et qui était localisant à l'origine, avant de se référer plus précisément à la propriété.
Albert Dauzat et Charles Rostaing4 considèrent que le premier élément est le nom d'homme gaulois Brennos / Brennus, latinisé en Brinnus à l'époque romaine5.
Entre 996 et 1008, le duc de Normandie, Richard II, offre cette région en dot à son épouse, Judith de Bretagne, qui fonde aussitôt une abbaye bénédictine : l'abbaye Notre-Dame. Les moines aménagent le site par des travaux hydrauliques importants : assainissement, moulins, pêcheries… et la construction d'une abbatiale qui reste un joyau de l'architecture romane normande. Pour couvrir les frais et assurer leur défense, ils cèdent une partie de leur propriété en 1048.
L'activité commerciale attestée dès 1198 prend son essor sur l'axe principal de la ville. L'industrie du drap est réputée8, les foires sont nombreuses (la Foire Fleurie au moment des Rameaux en est un souvenir), en raison de la diversité et de l'abondance des produits agricoles de la région. Bernay devient d'ailleurs un grand marché chaque samedi.
En 1231, Louis IX de France (« Saint Louis ») tient dans la ville des Assises de Justice et y fonde en 1250 un Hôtel Dieu en reconnaissance de l'accueil empressé que lui a réservé la population. Cet Hôtel Dieu possède une entrée rue Thiers et s'étend jusqu'à la rue de la Geôle. À la mort de Pierre d'Alençon, Bernay est incorporé au Comté d'Évreux et donné par Philippe le Bel à son frère Louis de France en 1281 .
La vénération de Notre-Dame de la Couture dès le XIIIe siècle, est à l'origine de pèlerinages importants qui attirent les foules de toute la Normandie ; le pèlerinage marial diocésain a toujours lieu chaque Lundi de Pentecôte.
Chef-lieu du département à sa création, Évreux abandonna ce titre au cours de l'année 1793 au profit de Bernay, mais le récupéra avant la fin de cette même année.
Au cours du XIXe siècle, d'importants aménagements de voirie modernisent la ville, et l'évolution de la structure industrielle s'oriente vers le pourtour de la cité. Ce développement continuera au cours du siècle dernier, avec l'arrivée de nouvelles industries et l'extension importante de Bernay sur les coteaux surplombant le centre traditionnel, lequel a su rester fidèle à ses origines.
Automne 1939: Des citoyens de Bernay saluent un convoi du Corps expéditionnaire britannique.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, la ville a été occupée en juin 1940 par la Wehrmacht allemande; l'occupation a duré quatre ans. Le 7 juin 1944, la gendarmerie de Bernay a été bombardé par l’aviation alliée. Le 26 juillet 1944 - pendant la Bataille de Normandie - Bernay a été bombardée deux fois, tandis que 29 personnes sont mortes9. En août 1944 la ville échappe aux bombardements des alliés en raison d'une épaisse couche nuageuse, préservant ainsi le centre historique. Le 24 août 1944, Bernay a été libérée par les Forces canadiennes (4e division blindée) sans combat. La Wehrmacht s'était déjà retirée de la ville10. Ces divers évènements expliquent pourquoi Bernay est une des rares villes normandes de moyenne importance à ne pas avoir été dévastée par le second conflit mondial.